Résidence Weisbord

Résidence Weisbord, Weisbord Acres, QC, Canada

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Le projet consiste en une résidence secondaire s’implantant sur un terrain boisé ayant une déclivité importante. Sans tenter d’épouser les aléas du terrain, le volume principal flotte simplement au dessus de la pente, sur un seul niveau. La surélévation de la maison permet de placer les espaces de vie conformément au désir des clients de “vivre dans les arbres”. 

L’implantation sur pilotis étant prohibée par le règlement de la municipalité de St-Hypolite, le volume est posé sur un socle de béton occupant son centre et se projette en porte-à-faux sur les quatre côtés. En réduisant la surface de contact avec le sol au strict minimum, l’approche permet de limiter le chamboulement du paysage lié à l’excavation dans un terrain en pente et de conserver un maximum d’arbres sur pied.

Loin d’essayer de s’effacer dans le contexte, la maison s’en détache et prend une position dominante dans le paysage, affirmant sa nature d’objet et son abstraction. En évitant soigneusement les clichés rebattus d’une architecture vernaculaire ou nordique, le monolithe flotte au-dessus du sous-bois, créant une présence forte et quelque peu incongrue, tranchant sur le fond forestier.

Malgré sa trame répétitive de neuf cellules identiques, la maison établit des relations au paysage qui diffèrent selon les orientations. En plaçant la maison volontairement tout près d’un gros rocher émergeant naturellement de la pente, une tension entre les deux objets, l’un naturel, l’autre construit, se créée. Cet élément remarquable du site devient un point de référence, une présence, visible ou pas selon notre position dans le site ou à l’intérieur de la maison. Perpendiculairement à la pente, la relation au sol est en constante évolution. S’il est pratiquement de niveau avec le terrain du côté entrée, le plancher s’élève à presque trois mètres de haut du côté bas de la pente, offrant une variété de vues parfois rasantes, parfois plongeantes.

Les façades sont organisées selon un schéma de répétition et de symétrie obstinément simple faisant directement écho aux divisions de la trame structurale. De grandes ouvertures carrées, régulièrement placées, ponctuent la façade sans égards à l’organisation intérieure, permettant ainsi une lecture homogène de l’objet depuis l’extérieur.

En plan, l’organisation intérieure de la maison joue sur l’oscillation entre le respect de la trame structurale et la création d’espaces d’échelles variables transgressant parfois la rigidité stricte de la grille. Cette ambiguïté permet de créer un univers spatial surprenamment riche et modulé ou les usages s’interconnectent fluidement d’une cellule à l’autre.

Afin de laisser le paysage le plus vierge possible, la terrasse extérieure se superpose au projet en utilisant la grande surface horizontale du toit, poussant ainsi l’idée de “vivre dans les arbres” jusqu’à sa conclusion logique. Pour y accéder, on emprunte une passerelle extérieure en caillebotis métallique, un élément rapporté volontairement étranger au reste du langage volumétrique. Afin de souligner le détachement de l’objet sur toutes les faces, l’accès à l’entrée de la maison se fait également à travers une petite passerelle légère.

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Date : 2021
Client : Privé
Statut : En cours
Ingénieur structure : Latéral